Masques jetables : le problème que nous vivons tous

L’océan se retrouve envahi par les masques – Eric Duval Média-partisant

Les masques à usage unique porté par des millions de personnes se retrouvent souvent égarés, sur le sol ou jetés en dehors des poubelles. Ce phénomène est une véritable catastrophe écologique. 

Masque - Eric Média Partisant

Si le masque permet de sauver des vies en empêchant et/ou réduisant la transmission du Covid-19 et ses variants, lorsqu’il est abandonné en dehors des circuits de recyclage, il détruit des vies.

Les masques jetables ont fait l’objet d’une vive polémique auprès des communautés qui se revendiquent “écolo”, mais pas seulement. En juin dernier, c’est France Nature Environnement qui s’est emparé du sujet et a dénoncé les dégâts environnementaux causés par ceux-ci.

Les 6000 associations de protection de la nature qui se regroupent autour de France Nature Environnement ont vu leur propos corroboré par une étude de l’université de Milan publiée en août dans la revue scientifique Environmental Advances. Leurs pires craintes ont été confirmées.

Les résultats sont édifiants : 173 000, c’est le nombre de fibres microplastiques rejetées chaque jour par un seul masque qui termine dans les océans. Si l’on multiplie ce nombre par une estimation du nombre total de masques retrouvés dans les océans, le bilan a de quoi donner le vertige.

Comment l’équipe de recherche de l’université de Milan est-elle parvenue à cette conclusion ?

La première étape a été réalisée en laboratoire. L’enjeu était de reproduire les effets combinés du soleil et du mouvement des vagues sur les masques, et notamment les matériaux qui les composent. 

Une fois cette simulation effectuée, les résultats des tests ont été comparés avec les résultats de dégradation des matériaux obtenus par les masques jetables retrouvés sur les côtes italiennes.

Le résultat est sans appel : les données sont sensiblement les mêmes, et le bilan très mauvais.

Au total, ce sont entre 1 et 10% des masques chirurgicaux portés par la population mondiale qui se retrouvent dans les océans.

« Depuis la production en masse de masques chirurgicaux,1 à 10 % d’entre eux se retrouvent dans la nature. C’est une proportion similaire à celle concernant les autres matières plastiques” ont confié les chercheurs aux journalistes présents lors de la conférence de presse organisée pour la publication des résultats. 

Au total, pour la seule année 2020, nous parlons de 72 à 31 200 tonnes de déchets sous forme de microplastiques qui sont venus s’ajouter à la pollution déjà présente dans les mers et océans.

France Nature Environnement a par ailleurs confirmé que chaque année, ce sont 11 millions de tonnes de plastiques qui terminent leur course folle dans les océans. C’est une catastrophe d’une telle ampleur que d’ici à l’horizon 2030, les océans pourraient compter davantage de plastiques que de poissons.

Les campagnes de sensibilisation et de prévention semblent être des actions à moindre mal à mener pour limiter le plus possible les dégâts. Mais les hommes seront-ils capables de voir plus loin que le bout de leur nez et de reconnaître l’existence des continents de plastiques qu’ils sont en train de créer dans les océans ?

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